19 octobre 2015

Les missions scientifiques des musées : entre réalité du terrain et enjeux numériques

  • Expertise et analyse
Photo d'une salle de musée pleine de visiteurs

La réalité des métiers

Les missions des personnels scientifiques des musées sont énumérées dans le Code du patrimoine. Elles consistent à  :

Si ces objectifs semblent clairs sur le papier, la réalité quotidienne est bien plus complexe.  Enrichissement des collections, récolement décennal, suivi de conservation, mise en ligne des collections, multiplication des événements, sont autant de projets que le personnel de musée doit savoir gérer et maîtriser.

Le récolement décennal imposé par la loi de 2002 relative aux collections des musées de France est un exemple très parlant de ces grands changements. Si cette tâche colossale était déjà pratiquée dans les musées bien avant l’année 2002, la parution d’un décret en a tracé des contours beaucoup plus méthodiques, exigeant une réorganisation complète dans le travail quotidien des musées. Elle a ainsi donné une nouvelle cadence de travail et de nouveaux objectifs aux équipes scientifiques. Inventorier, documenter, conditionner, restaurer sont devenues des actions systématiques, qualifiées et quantifiées.

De la même manière, la multiplication des medias de communication, a induit la nécessité pour les musées d’étoffer leurs actions de communication et de médiation, demandant une nouvelle adaptation de leur pratique. Des missions de fond telles que la conservation préventive ou le montage d’exposition sont devenus des enjeux de communication, les coulisses des musées se sont ouvertes à un public virtuel : communiquer sur ses activités permet d’abord de répondre aux attentes des tutelles mais également – et surtout – de rester dans l’actualité culturelle.

De fait, de nouvelles problématiques ont émergé : les métiers ont été contraints de se spécialiser et la valorisation, tâche auparavant réservée à quelques profils très identifiés, est devenue une composante de nombreux postes au sein des musées.

L’informatisation des collections, un premier enjeu

Pour répondre à ces enjeux de conservation d’abord, puis de diffusion, nombreux établissements se sont équipés, dans les années 2000, de logiciels de gestion de collection, maison ou propriétaires. Ces logiciels ont modifié les pratiques en permettant aux acteurs des musées de gérer leurs collections, et de centraliser les données relatives aux objets. Les services, détenteurs d’une information souvent partielle de l’objet, répartie entre le dossier d’œuvre, le registre d’inventaire, les différents rapports et les photographies ont pu, peu à peu, mutualiser leurs informations et ainsi créer un canal transversal d’information.

Cette réorganisation des métiers et la mise en place de l’outil ne s’est pas faite en un jour. Il a fallu éprouver les logiciels, former les personnels – qui ont souvent pris à leur charge l’administration fonctionnelle, en plus de leurs missions premières -, revoir les fonctionnements dans les services et entre services afin de formaliser les pratiques, mettre en place des processus et bien sûr, budgétiser le coût de l’informatisation. Alors que la volonté de départ de ces logiciels étaient de centraliser les informations relatives à l’objet, un écart s’est parfois creusé entre les personnes qui ont adhéré au logiciel et les autres, utilisateurs réticents ou trop peu réguliers, qui ont vu dans le système de gestion de collection, une boîte noire enfermant une information devenue peu ou mal accessible.

Aujourd’hui, des besoins plus exigeants

Pourtant, peu à peu, le logiciel de gestion de collection s’est imposé dans les équipes de conservation. Aujourd’hui, les outils de gestion de collections font partie intégrante des pratiques des musées : les équipes scientifiques ont intégré le logiciel dans leur quotidien et le temps consacré à l’outil constitue une partie importante de leur journée. De fait, ces utilisateurs, et leurs tutelles, sont devenus plus exigeants : le logiciel de gestion doit être performant, leur permettre de mettre en place des outils de suivi sur les nouvelles problématiques métiers tout en étant efficace et intuitif. Il doit permettre un gain de temps et une plus-value évidente afin que les équipes se l’approprient, tant dans les actions de conservation que de valorisation. Enfin, il doit répondre aux pratiques actuelles mais également anticiper les besoins futurs.

Ces performances du logiciel profitent à tous puisque la mise à disposition d’un contenu exhaustif, maintenu à jour et illustré par des médias permet d’attirer de nouveaux utilisateurs, plus éloignés des collections – médiateurs, chargés d’exposition, conférenciers, chargés de communication, etc.-, vers le logiciel, à condition, bien sûr, que ce contenu soit facilement accessible. Si les connaissances des personnels scientifiques sont mises à disposition de ces utilisateurs de “niveau 2” de manière fiable et agréable, l’ensemble du personnel du musée peut disposer d’un socle commun de façon autonome.  Dans ces conditions, la transformation des pratiques imposées aux musées par le numérique peut devenir une opportunité de se réapproprier les modèles.

La réponse par le logiciel

Dans ces circonstances d’évolution rapide et continue des métiers et des utilisateurs, le logiciel doit permettre à l’usager, qu’il soit personnel scientifique, technique ou de médiation, qu’il soit utilisateur acharné ou très occasionnel, de gagner en temps et en performance, dans la saisie d’information comme dans la consultation et l’échange de données.

L’outil se doit de répondre aux besoins des musées sans les contraindre dans les usages : gérer des flux de données correspondant aux pratiques de l’établissement et ne pas exiger des musées d’adapter leurs méthodes de travail au logiciel. L’outil doit également prendre en compte l’évolution des pratiques : que ce soit l’intégration de nouvelles données ou la prise en compte de nouveaux métiers.

Ainsi, le paramétrage doit se situer à deux niveaux du logiciel : au niveau de l’administrateur, afin de permettre au musée de gérer sa façon de répartir, qualifier et traiter l’information saisie ; et au niveau de l’utilisateur, rare ou régulier, à l’aise ou peu familier, afin qu’il puisse configurer le logiciel de façon à avoir le sentiment, en se connectant, d’entrer “chez lui” : accéder rapidement aux informations le concernant, conserver et rejouer ses recherches, retrouver l’état de son travail sur le logiciel, créer ses dossiers, commenter des notices, mettre en place et consulter rapidement ses indicateurs de suivi.

Pour ce faire, la structure technique du logiciel de gestion de collections est un enjeu majeur de la bonne circulation et de la bonne exploitation des données au sein d’un musée : elle doit être souple, hautement paramétrable et évolutive. Bien sûr, ce socle technique, pour être efficace, doit être associé à un accompagnement continu de l’éditeur de logiciel. Connaissant sa solution mieux que personne, l’éditeur doit être à l’écoute des professionnels afin de cerner leurs besoins et de les assister au mieux dans leur transformation numérique.

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