29 mars 2015

Hyblab Archives 2.0 : quand les étudiants repensent la valorisation des archives

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Mardi 17 et mercredi 18 mars, 90 étudiants en journalisme, communication, design mais aussi des élèves ingénieurs se sont réunis à l’INSA, à Rennes, pour réfléchir ensemble à la problématique de la valorisation des archives grâce au numérique, aux cotés de 15 médias et organisations.

Le lendemain de ces deux jours d’atelier intenses, nous avons pu discuter avec Philippe Roux, directeur de Ouest Media Lab, le cluster organisateur de l’événement et Jean-Yves Le Clerc, archiviste au Conseil Général d’Ille et Vilaine, porteur de projet.

photo d'équipe du Hyblab archives de Rennes

La valorisation des archives : un sujet évident

Ce n’est pas le premier Hyblab pour l’équipe de Ouest Média Lab, ce cluster qui se donne pour mission de mettre en mouvement les acteurs de l’information et de la communication autour du numérique. Les “Hyblab”, ce sont des ateliers pendant lesquels les compétences des étudiants sont mobilisées pour répondre à une demande précise des organisations regroupées au sein du Cluster. Plutôt tourné vers le data-journalisme pour ses 4 premières éditions, Ouest Media Lab change de cap, et propose cette année à Rennes un atelier autour de la valorisation des archives.

Pour Philippe Roux, la question des archives est un vrai enjeu pour les médias :

 “Le thème a été co-construit, s’est décidé collectivement petit à petit et s’est imposé très logiquement avec nos partenaires. En discutant avec eux, on s’est rendu compte que c’est une problématique qu’ils rencontraient de plus en plus. Que ce soit des vidéos de France TV, des articles de la base de données de Ouest France, tous possédaient des archives mais ne savaient pas comment les utiliser ou les diffuser. Et puis dans nos partenaires, on retrouve le conseil général d’Ille-et-vilaine, et son service d’archives : le choix du sujet était donc évident !”

Deux jours pour réfléchir, créer, échanger, maquetter, et finalement, “pitcher”.

Mardi matin, Jour 1. Les organisations porteuses de projets rencontrent les étudiants pour exposer leurs sujets et présenter leurs données. Les archives d’Ille-et-vilaine proposent trois sujets : optimiser le partage des fonctions existantes sur leur portail documentaire, créer une application ou un site pour mettre en valeur les contenus relatifs à 14/18, et enfin, travailler sur la déclinaison numérique d’une exposition sur les archives de l’industrie laitière. Les étudiants forment 10 groupes, pour 10 projets, répartis en transdisciplinarité, et c’est parti pour 2 jours de réflexion et de création.

Ils ne sont pas seuls : des membres de chaque organisation partenaire viennent les aider à comprendre le domaine des archives et les données proposées. Trois archivistes du Conseil Général d’Ille-et-vilaine ont donc mis la main à la pâte au côté de leurs trois équipes respectives. “C’est un des objectifs pour nous : aider nos adhérents médias à monter en compétence sur la notion du numérique”, précise Philippe Roux.

De la généalogie pour les nuls au réseau social pour les soldats

Mercredi soir, c’est la découverte des projets. Pour le conseil général d’Ille-et-vilaine, trois belles surprises : la proposition d’un portail intitulé “La généalogie pour les Nuls” (porté par l’équipe “Papaoutai”), Warbook, un réseau social destiné aux poilus et un site intitulé “La Route du Lait”.

Warbook, par exemple, se définit comme une véritable interface sociale, qui permet de créer un profil, de l’enrichir, de tisser des relations, comme si les soldats étaient vivants, “comme si c’était Facebook, mais en 14-18”, pour Philippe Roux. Enrichis par les archives et les documents, ce réseau social propose aussi une partie contributive, grâce aux familles des soldats et à leurs ressources. Les outils se positionnent au croisement des notions de mobilité, de gamification, des réseaux sociaux et des plate-formes web standards.

Au final, au delà de leurs compétences, c’est également leur propre conception du numérique que les étudiants apportent à ces projets de valorisation.

Et la suite ?

Plusieurs projets, peut être un tiers, pourraient voir le jour et se transformer en développement. Mais ce n’est pas la promesse prioritaire de l’exercice pour Philippe Roux:

“Le Hyblab vise d’abord à créer du frottement de compétences. Ça permet aux médias de prendre du recul, de se confronter avec des compétences nécessaires avec lesquelles ils n’ont pas l’habitude de travailler et de profiter de l’imagination des jeunes! “

Du côté des projets imaginés pour les archives de l’Ille-et-vilaine, tous seront mis en ligne, et certains seront peut être exploités, comme le projet de la Route du Lait. C’est surtout de nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour les porteurs de projets, comme nous le précise Jean-Yves Le Clerc:

“Le potentiel de travail autour de ces projets peut nous amener à réfléchir, à nous donner des pistes de travail. Ça nous donne une autre conception de notre quotidien”.

Découvrez l’ensemble des projets réalisés ici.

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